Spontanéité

904 h9J’aimerais parler ou écrire sans être trop dans le mental, l’intellect, la logique. Mais dans la spontanéité, la créativité, l’expression du silence, de la vacuité ; laisser se manifester le non-manifesté, comme une forme de poésie, de musique, de peinture… plutôt que comme un texte construit et fidèle au sens et à la logique ; une liberté naturelle plutôt qu’une construction contrôlée. Utiliser les mots, les sons, comme j’utilise les couleurs dans mes peintures. Laisser le corps agir spontanément, sans penser – qu’il trempe un pinceau dans des couleurs et les pose sur une toile, qu’il fasse vibrer ses cordes vocales ou qu’il écrive des mots. Arriver à l’expression du clown, ou du gromelot : le sens des mots disparaît, mais quelque chose d’essentiel est néanmoins transmit. La compréhension n’est pas conceptuelle, mais vibre à un niveau plus profond, plus fondamental. C’est la transmission d’un ressenti, plus que d’idées ; le nom laisse la place à la forme. Je me rends compte que je n’arrive pas à cerner l’enseignement d’Éric Baret avec le mental. Il ne répond pas à des idées connues, mais au ressenti, aux perceptions du corps, avant qu’elles ne soient filtrées et digérées par le mental – c’est là que la vie est vraiment vécue dans le moment présent.

 

Texte : Journal, 23 octobre 2002, Chiang Mai
Peinture : 904 Peinture de guérison rouge – 68 x 56 cm – Acrylique sur papier


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